Les jeunes manquent de sommeil et ils s’en plaignent

88% des jeunes s’estiment en manque de sommeil. À de rares exceptions près, tous (99%) se plaignent du retentissement de ce manque de sommeil sur leur journée : fatigue, manque d’attention, irritabilité et nervosité, somnolence …

Plus d’un tiers déclarent éprouver des difficultés pour s’endormir… en moyenne à 23h20 la semaine et à 0h49 le week-end, pour se lever le matin à 7h02 et 9h43, respectivement. Et 42% d’entre eux se réveillent la nuit avec des difficultés pour se rendormir, en moyenne pendant une heure.

Ainsi, « près de 4 jeunes sur dix (38%) dorment moins de 7 heures par nuit en semaine alors que la recommandation dans cette tranche d’âge est de 8h » s’inquiète le Dr Joëlle Adrien, Présidente de l’INSV.

Ils n’adoptent pas toujours les comportements appropriées pour y remédier

Le week-end, les jeunes s’endorment 1h30 plus tard et se réveillent 2h40 plus tard qu’en semaine. Ce décalage des horaires de sommeil est délétère pour leurs résultats scolaires et plus globalement sur le développement morphologique de leur cerveau.

Ceux qui se sentent en manque de sommeil ont surtout recours à des excitants : caféine, nicotine et substances diverses, dont l’usage répété constitue un facteur aggravant !

Ensuite, 1 jeune sur 5 fait au moins une sieste par semaine avec plus de 1h à 2h de sommeil pour 63% d’entre eux. Or, « pour que la sieste réparatrice sans compromettre le sommeil de la nuit suivante, il ne faut pas dormir plus de 30 minutes » rappelle le Dr Françoise Vecchierini, Neuropsychiatre, Centre du sommeil de l’Hôtel Dieu (Paris).

Le soir, la cyberconnexion est une réelle menace pour le sommeil des jeunes

99% des jeunes utilisent régulièrement les NTIC et 8 jeunes sur 10 déclarent passer plus d’une heure dans leur lit avant d’éteindre la lumière pour dormir. « Les jeunes ne se couchent pas pour dormir mais pour aller sur leurs écrans » commente le Pr Marie-Pia d’Ortho Cheffe du service d’Explorations Fonctionnelles de l’Hôpital Bichat (Paris). En effet, une fois au lit, 83% des jeunes sont sur écrans, essentiellement pour des activités interactives : réseaux sociaux, internet, jeux…. qui sont particulièrement « éveillantes ». « Cette hyperconnexion combinée à une exposition tardive à la lumière bleue des écrans retarde le moment de l’endormissement au détriment de la qualité du sommeil de ces jeunes cybernautes » alerte le Pr d’Ortho. Un phénomène préoccupant compte-tenu de l’importance du sommeil pour la santé physique et mentale des jeunes.

Sources : communiqué de presse de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance rédigé par PUBLIK-S – 13 mars 2018
Hershner & Chervin. Causes and consequences of sleepiness among college students. Nat Sci Sleep 2014;6:73-84
Urrila AS. et al. Sleep habits, academic performance, and the adolescent brain structure. Sci Rep 2017;7:41678